Je suis né le 14 juillet 1949 à Oak Ridge, Tennessee. A l’école secondaire, aussitôt après avoir appris à lire une partition tout en soufflant les bonnes notes, je fus admis dans la fanfare de l’école, le “marching band”. Parallèlement j’ai commencé à jouer en “combo” avec d’autres jeunes musiciens. Bien entendu notre répertoire fut inspiré par un courant musical très en vogue à l’époque, le rythm’n blues et la soul, ce qui nous a obligé à jouer et chanter tout en dansant selon le tempo de chaque morceau.

Après l’obtention de mon “High School Diploma”, j’ai pu payer une partie de mes études à l’université du Tennessee en jouant dans divers orchestres pour les bals et fêtes privées. Aussitôt après avoir obtenu une licence en histoire je suis parti “on the road” avec un orchestre régional plein d’espoir. Pendant deux ans le “band” a joué dans les clubs de New York et des environs, décrochant parfois une première partie d’un groupe plus ou moins connu. L’expérience a pris fin avec la naissance du disco et la dissolution de l’orchestre. En juin 1974 je suis parti pour le Maroc avec un contrat de deux ans comme prof d’anglais. Tout en enseignant ma langue maternelle aux lycéens de Ksar El Kebir, j’ai appris à parler (et chanter) l’arabe, cuisiner un tajin et vivre le temps autrement. A ma demande, une troisième année fut ajoutée, renforçant mon goût pour la culture maghrébine mais aussi mon envie de découvrir celles d’autres peuples.

Une année de vagabondage à travers l’Afrique du Nord et l’Europe méditerranéenne m’a amené jusqu’en Suisse où, par hasard, j’ai fait connaissance d’un animateur musical. Grâce à cette rencontre, mon intérêt pour la pédagogie musicale a pu se structurer sous forme d’études avec le parrainage de la COFOP (Coopérative pour une Formation Permanente): Pendant quatre ans j’ai étudié les différentes méthodes, instruments et objets sonores utilisés en Suisse et en France pour l’enseignement de la musique. Pour financer ce travail, j’ai repris ma trompette – et ma voix – afin de pouvoir jouer avec des orchestres helvétiques et je n’ai pas tardé à m’intégrer dans différentes formations aux registres très différents (voir ci-dessous).

En 1981 j’ai ouvert mon propre atelier musical, La Sonorie (voir ci-dessous), à la Chaux-de-Fonds, dans un vieil appartement que j’ai équipé avec divers instruments et une collection d’objets sonores réalisés à partir de matériaux récupérés. La première reconnaissance officielle de mes activités est venue en 1983 avec une proposition de collaboration du DIP ainsi qu’un poste d’animateur dans le centre de jeunesse communale. La suite ressemble à une belle boule de neige descendant la pente de la Crête de Pouillerel, mais en mieux. Avec les années, les expériences musicales (pédagogiques et artistiques) ne cessent de me surprendre, de m’enrichir et de me donner l’envie de partager ce vécu avec autrui.